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La messe du dimanche à la cathédrale du Puy-en-Velay fut magnifique. Nous nous y sommes rendus, dans la pénombre de la nuit encore assoupie, fiers de compter parmi la nouvelle vague de pèlerins à avoir la chance de se faire bénir avant de prendre la route, ce fameux chemin de Compostelle.
Il faut vivre la bénédiction des pèlerins, s’entasser les uns contre les autres autour d’un prêtre curieux de la provenance de chacun, recevoir sa médaille de Notre-Dame du Puy et partager avec un inconnu - qui a laissé par écrit son intention de pèlerinage comme le veut la coutume et que l’on pige au gré du destin – une journée de marche, un souhait, un peu d’espoir.
Nous avons quitté le Puy-en-Velay gonflés à bloc, heureux et tout à fait prêts à prendre enfin la route. Sur notre chemin, le long de ces six heures de pur bonheur, nous avons commencé à comprendre ce que ce chemin avait de mythique. Combien de gens avaient jadis, comme nous, foulés la beauté de cette route ? Combien s’étaient arrêtés, béats d’admiration, devant ces sublimes paysages ? Et surtout, combien d’entre eux y avaient finalement trouvé un (nouveau) sens à leur vie ? Tant de questions et d’émotions sur le chemin de Compostelle.
25 km plus tard (ou 30 549 pas comme nous nous plaisons à nous le rappeler !), nous avons achevé notre marche le cœur léger et les pieds, ma foi, encore étonnamment en forme.
St-Privat-d’Allier, superbe sous une petite pluie toute fine, nous a accueillis comme des rois avec son magnifique château et son architecture médiévale digne d’une époque révolue.
Ce soir, nous dormirons d’un sommeil bordé de rêves de routes orangées, de montagnes verdoyantes, de passages magiques découverts au creux d’une forêt, de ruisseaux et de jolis coquillages peints avec délicatesse le long d’une route mystérieuse.