Le 18 février prochain, les Éditions Sémaphore fêteront leur 10e anniversaire en lançant Libre à vous, une collection d’oeuvres de non-fiction. Premier titre : Barbelés de Pierre Ouellet.
Les Éditions Sémaphore

Sémaphore a été fondée en 2003 par Lise Demers. Diplômée en histoire de l’art de l’Université de Montréal, Lise Demers a oeuvré pendant plus de 30 dans le milieu culturel comme travailleuse autonome. Ses trois premiers romans, La leçon de botanique, Doubles vies et Gueusaille, parus chez Lanctôt Éditeur, ont été chaleureusement accueillis par la critique, ainsi que Le poids des choses ordinaires, le roman avec lequel elle démarrait les Éditions Sémaphore. La maison d’édition Sémaphore a pour mission de publier des textes littéraires à caractère social, philosophique ou éthique, ainsi que des oeuvres touchant des thèmes peu utilisés. Sémaphore est reconnu comme étant un vivier pour les voix nouvelles et une assurance de qualité, tant sur le plan graphique que littéraire. À cet aspect s’ajoute la place accordée à l’oeuvre entière de Gilles Hénault, dont le nom, Sémaphore, fait référence à son recueil-poème, « l’une des plus belles suites de la littérature québécoise » selon Jacques Brault.

De ses 26 titres inscrits au catalogue, 22 appartiennent à des voix émergentes abordant des thèmes souvent dérangeants. Citons, entre autres : Je voudrais me déposer la tête de Jonathan Harnois, dont Claude Poissant a tiré une oeuvre dramatique pour son théâtre PàP et Stephan Miljevic, un film, Le lendemain de la fête; le premier roman de Simon Boulerice, Les Jérémiades, portant sur les amours d’un enfant de 9 ans et d’un ado de 15 ans, sujet difficile traité avec délicatesse et ironie; On les disait terroristes sous l’occupation du Liban-Sud de Josée Lambert dont la pièce de théâtre, Diane et Jean, a servi de déclencheur à Wajdi Mouawad, entre autres, pour Incendie; First Class de Myriam Bouchard qui déboulonne le mythe de la spiritualité en Inde; J’étais si bien et Vent noir, de Nathalie Babin-Gagnon, des romans durs portant sur la mort et la violence extrême dans la société et la réédition de Sans Parachute de David Fennario, dont Dany Lafferrière disait qu’il faisait partie des 20 romans québécois à sauver de l’oubli. De plus, soulignons que certains romans ont été retenus pour des prix : Colomia de Jean-Pierre Trépanier, finaliste au prix du gouverneur général; Gloriole à vendre de Rachel Laverdure et Le marais, de Richard Dallaire, au Grand prix de la relève Archambault et Je voudrais me déposer la tête de Jontahan Harnois, au prix Anne-Hébert, sans oublier Gilles Hénault, prix Athanase-David 1993.

« Libre à vous »

La collection « Libre à vous » entend regrouper des oeuvres de non-fiction sous différents genres : essais, réflexion, opinion, récit autobiographique, satire, etc. Elle s’adresse à un lectorat désireux de s’éloigner des idées reçues et des formules rabâchées. Donc, Libre à vous, auteurs et lecteurs, de dire, de commenter, de vous insurger ou d’aimer. Libre à vous de voir la vie autrement.

Barbelés de Pierre Ouellet

Barbelés est le premier titre à paraître dans la collection Libre à vous. C’est le récit autobiographique d’un homme en prison depuis 40 ans. Barbelés est à la fois un magnifique hommage à la littérature et une description crue du milieu carcéral. À travers ses lectures des poètes tels Baudelaire, Nelligan et Paul-Marie Lapointe, des philosophes comme Nietzsche et Sartre, ou des romancières comme Albertine Sarrazin et Nelly Arcan, l’auteur nous livre des pans de sa vie : son enfance, sa jeunesse délinquante, ses amours, ses vols qualifiés et ses détentions, depuis le centre de rééducation de Boscoville jusqu’à l’établissement à sécurité maximale de Donnacona. C’est un vibrant témoignage, d’une grande qualité littéraire, de la passion de l’auteur pour la lecture, la peinture et l’écriture, ses seuls moyens d’évasion et de réflexion à l’intérieur des établissements pénitenciers «où les insignifiances verbales prennent parfois des proportions démesurées et deviennent des arguments qui, à travers la violence physique, justifient tous les
déversements de haine et de refoulement».

L’auteur

Né à Québec le 11 avril 1949, Pierre Ouellet a vécu dans divers centres de rééducation avant d’être incarcéré en 1972 pour vol à main armée. En 1986, il a été condamné à vie pour tentative de meurtre et complot de meurtre contre des policiers. Il n’a cessé depuis 1972 de passer d’un pénitencier à l’autre d’où, à quelques reprises, il a réussi à s’évader. Vers la fin de l’an 2000, il entreprit des études collégiales en Arts plastiques et en Sciences humaines dans l’espoir de se reprendre en main. Après dix mois en liberté conditionnelle, Pierre Ouellet récidivait en novembre 2012 en commettant deux vols à main armée. Il est de nouveau en prison, en instance de procès.

En librairie : 18-19 février 2013

340 pages

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Source: Patricia Lamy