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Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) débutent demain soir, au cours de la soirée d’ouverture où sera projeté le film The Square de la cinéaste égyptienne Jehane Noujaim.
Émouvant ne serait-ce que dans la lecture de son résumé, The Square se déroule de janvier 2011 à juillet 2013, de la chute de Mohamed Morsi jusqu’aux manifestations anti Moubarak. On en a entendu parler de la place Tahrir et du printemps arabe, mais quand est-il réellement? Avec ce documentaire, c’est l’occasion de voir et d’entendre la jeunesse égyptienne à travers les intervenants du documentaire The Square.
Un festival qui célèbre le documentaire est à mes yeux plus que nécessaire. Avec les RIDM, c’est 130 œuvres de partout dans le monde qui sont projetées dans les salles québécoises. Que sait-on du documentaire? Qu’est-ce qu’un documentaire? Où sont les limites?
Alors que le festival approche, j’en parle beaucoup à mon entourage. L’acronyme RIDM ne sonne pas toujours familier aux gens à qui j’en parle, malheureusement. Et si je leur parle de documentaires, je ne parle pas nécessairement d’images d’archives ou de reportages sur une catastrophe naturelle… il faut voir plus loin que les standards, le documentaire c’est plus que ça. Pour réutiliser le slogan des RIDM, c’est « Là où toutes les histoires se rencontrent ».
Le film documentaire n’est pas un film de fiction, mais vous déduirez qu’il y a toujours une part d’opinions et un discours global entourant le sujet principal (tout comme en fiction). Le documentaire propose une vision des choses, il peut plaire comme il peut déplaire. Il pose un regard sur quelque chose : un événement (The Square de Jehane Noujaim), une personne (Bà nôi (grand-maman) de Khoa Lê), un lieu (La clé de la chambre à lessive de Floriane Devigne), une ville (The village de Liliana Sulzbach), un souvenir (Belleville Baby de Mia Engberg) et même tous ces sujets à la fois.
Je veux aussi mentionner deux documentaires qui m’ont tout de suite interpelé.
D’abord, le film Alex marche à l’amour de Dominic Leclerc. Projeté en première dans le cadre du Festival de cinéma international de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda, c’est un film de chez nous. Un road movie documentaire qui revisite le genre en accompagnant l’acteur Alexandre Castonguay alors que celui-ci parcourt 760 kilomètres sur les routes de l’Abitibi-Témiscamingue. Inspiré également du poème de Gaston Miron La marche à l’amour, les réflexions sur l’art, l’amour et le courage se dévoilent au rythme des rencontres et des discussions qui naissent sur le trajet.
Ensuite, dans une autre lignée, le film Nuits sans sommeil d’Eliane Raheb m’a tout de suite séduite pour sa formule. D’abord, les évènements abordent la guerre civile libanaise où les intervenants du documentaire appartiennent à des camps différents. D’un côté, l’ancien officier Assaad, et de l’autre Maryam, mère d’un fils « disparu » en 1982. Alors que Maryam se bat pour reconnaître le meurtre de son enfant, Assaad cherche l’absolution de ses crimes. Les personnages ne se croisent qu’une fois dans le film dans une scène qualifiée de bouleversante, ce dont je ne doute pas!
Les RIDM débute officiellement du 13 au 24 novembre. Allez jeter un coup d’œil sur leur programmation via le http://www.ridm.qc.ca.