Osheaga 2015: une dixième édition fabuleuse

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Amélie Guénard

Osheaga, c’est déjà fini ! Le festival a fêté ses 10 ans avec ferveur en nous offrant trois jours de moments forts. On garde en tête de superbes prestations, des moments forts et la beauté d’une musique rassembleuse.

Pierre Kwenders : deux ans qu’il est sur les circuits et Pierre Kwenders livre des performances à hauteur des plus grands. Le chanteur congolais-canadien dégage une énergie folle, invite son public à la fête et à la danse. Pierre Kwenders a passé en revu son premier album Le Dernier Empereur Bantou et nous a fait une démonstration particulièrement réussi de ses talents de danseur.

Christine and the Queens: La chanteuse française véhicule des messages forts sur l’acceptation de soi, sur fond de pop des années 90s. Accompagnée de deux danseurs, elle réalise des chorégraphies pointues où Michael Jackson vient rencontrer la danse contemporaine pour un mariage gracieux. La jeune femme, pétillante et spontanée, assure une belle présence scénique et communique de façon limpide avec son public.

Bishop Nehru : Un cours passage à la Scène des Arbres pour voir ce que vaut la révélation hip-hop du moment. C’est confirmé, du haut de ses 18 ans, soulève le public comme un grand. Flow implacable et attitude de leader, Bishop Nehru a de beaux jours devant lui.

Interpol : petite rafraichissement devant Interpol. Outre le ciel noir et la pluie battante, les New Yorkais sont froids, impassibles. Du rock brut aux allures gothique pour Paul Banks et sa bande qui ont balayé leur carrière en un éclair et sans fausses notes.

Paul Watson : il jouait du piano debout… et entouré d’une belle gang de musiciens et choristes. S’i il y en a un qui a le sens de l’accueil et de l’intimité, même devant 20 000 personnes, c’est lui. Patrick Watson s’est penché sur sa Go Pro pour nous faire vivre son concert de l’intérieur et sa voix haute et saccadée a suspendu le temps.

Kendrick Klamar : Kendrick Klamar a soulevé le public d’un seul homme. Le rappeur américain a enchaîné les tounes connues quasi par cœur par la foule et habite la scène comme rares le font, preuve du carctère phénoménal du personnage. Mais comme j’ai un sens du timing désastreux, j’ai quitté la foule un peu avant que Mos Def le rejoigne sur scène. Passons.

Caribou : J’ai manqué LE duo hip hop qui a excité la communauté de fans mais vraiment c’était pour la bonne cause. De l’autre côté du site, Caribou et ses trois musiciens faisaient danser la foule sur un dancefloor à ciel ouvert, le tout avec des instruments et de bonnes interprétations variantes des albums Swim et Our Love. Si bon, si court…

Dimanche

Father John Misty : ça y est la fatigue se fait sentir. La frustration est toujours grande en temps de festival lorsque ce facteur-là intervient. La solution, faire son parcours musical en se respectant. Father John Misty est un bon remède par exemple. Du folk soul interprété par un type au charisme hors pair, avec un body language à faire pâlir un Mick Jaeger, une façon de jouer avec le public bien à lui et un humour ravageur. Moments choisis : chanter en activant le mode selfie d’un cell emprunté à une groupie, demander au public de lever le poing avec rage pendant la ballade Bored in the USA.

Future Islands: bête de scène à toute épreuve, Samuel T. Herring prend possession de l’espace de tout son long, de tout son large. Pas de danses improbables, bain de foule, il ne manque pas une occasion... peut-être trop. Peu importe son comportement, les chansons sont interprétées avec brio et ravissent les fans.

The War on Drugs: Appliqués, les membres de The War on Drugs ont donné une prestation technique irréprochable. Instrumentales appliquées, envolées lyriques, riffs appuyés, rock fougueux, c’est un quasi sans fautes pour la formation de Philadelphie.

Hot Chip: la fête, la fête, la fête! L’audience, colorée et parfois déguisée, s’est lancée dans un concours de danse dès l’envoi des premières notes du concert. Alexis Danter, en short argenté et chaussettes roses, et sa gang ont pioché des morceaux çà et là de leur carrière. Une sélection réussie et brillamment interprétée.

Edward Sharp and The Magnetic Zeros : une grande messe menée par un gourou généreux et magnétique, au regard fou. Voilà ce qu’était cette prestation de Edward Sharp and The Magnetic Zeros. Si cette musique ne me soulève pas, la prestation du leader Alex Ebert, oui. Libre, inspiré, inspirant et doté d’une voix extraordinaire, le chanteur fait ce qu’il veut, où il veut, y compris arrêter un show pour faire monter sur scène un homme en chaise roulante.

Clap de fin pour moi, mon corps a cessé de me soutenir. Je rentre chez moi, la tête pleine de souvenirs et en attendant l’année prochaine avec impatience. Merci Osheaga.

Crédit photos: Amélie Guénard.