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La poésie, la magie et le génie de Mathieu Chédid, beaucoup mieux connu sous le nom de - M -, étaient de retour à Montréal après un peu plus de trois ans d'absence. L'auteur-compositeur-interprète français est venu donner le coup d'envoi au festival Montréal en Lumière avec deux représentations de son nouveau spectacle au Metropolis jeudi et vendredi soirs derniers.
Venu nous présenter son nouvel album « ÎL », - M - était bien fébrile de jouer ses nouvelles chansons aux montréalais, avec qui il a toujours entretenu une relation d'amour bien particulière. Accompagné de deux extraordinaires musiciens, - M - a opté pour une mise en scène beaucoup plus simple que lors de son dernier passage dans la métropole au théâtre La Tulipe. Plus simple, mais non moins fougueuse et électrisante!
Affublé d'un veston noir aux paillettes rouges et de ses nouvelles lunettes en forme de - M - lui couvrant la moitié du visage et reflétant des jets de lumière jusqu'au plafond, Chédid a commencé sa soirée au piano avec la pièce « Elle ». La chanson d'ouverture de « ÎL », un morceau à la fois rythmé et mélodique de plus de six minutes, était un choix évident pour débuter le spectacle lorsqu'on l'avait préalablement entendu.
Le personnage de - M - a ensuite alterné douze des quinze titres de « ÎL » au travers sa collection impressionnante de chansons qui remonte à 1997 avec « Le Baptême ». La foule charmée dès les premières secondes, ne se fit pas prier pour chanter à tue-tête toutes les paroles et multiples « ouh, ouh, ouh » de « Onde Sensuelle », « À tes Souhaits » et « Nostalgique du Cool ». Pendant cette dernière, le chanteur a fait monter deux enfants sur scène avec lui, un moment très attendrissant alors que tous chantaient les mots : « Aujourd'hui je saisis ma chance, tu dois retrouver ton enfance... »
Pour « L'Île Intense », un gros ÎL s'est allumé au fond de la scène en jaune, clignotant frénétiquement pendant qu'un danseur se faisait aller furieusement devant, créant des ombres folles dans la salle. On ne peut certainement pas le nier, - M - a un sens du spectacle des plus développé!
Son premier simple « Mojo » est venu remettre de la folie dans l'air, pendant que tout le parterre chauffait les planches de la salle en sautant les bras en l'air au rythme déchaîné des « Mo, mo, mo, mo, mo, Mojo! » - M - a par la suite fait redescendre le tempo un peu, le temps d'une pause au piano. Il nous a ramené encore en arrière avec un medley de « Ma Mélodie », « Qui de Nous Deux », « La Bonne Étoile » et « La Scène ».
Après « La Vie Tue », - M - s'est éclipsé pour laisser la vedette à ses deux acolytes, le « basstariste » Brad Thomas Ackley et le batteur/percussionniste Laurence Clais (qui font aussi parti de ses Mojo boys dans son vidéoclip). Reprenant la chanson accrocheuse de Chédid « Gimmick », en la mélangeant avec des clips de « Da Funk » de Daft Punk, les deux musiciens ont bien épaté la galerie. La « basstar » de Ackley était certes impressionnante avec ses deux cordes de basse et ses quatre cordes de guitare à laquelle étaient rattachés un petit clavier, une planche d'échantillonnage et même un genre de pavé tactile pour la distorsion. Clais nous a aussi offert un solo de batterie digne des plus grands.
Au retour, - M - a continué la fête avec la fameuse « Complexe du Corn Flakes » et nous a aussi fait valoir ses talents de guitariste avec un long solo complètement prodigieux. Les sept chansons suivantes n'étaient pas de trop, mais plutôt trop longues. L'artiste se laissait souvent aller dans de longues tirades instrumentales qui dérogeaient un peu trop loin des versions originales. Mais c'est le seul petit prix à payer pour entrer dans l'univers fabuleux de - M -, on ne se plaindra pas vraiment.
La fête s'est terminée sur des airs africains avec « Amssétou » et « Mama Sam », puis avec son immense succès, « Machistador ». Mais il n'allait pas quitter son public toujours assoiffé ainsi. En guise de rappel, Chédid et ses deux comparses, dans une ambiance un peu plus intime, se sont rassemblés au centre devant la scène et ont entrepris de jouer six autres pièces en version acoustique. Deux anciennes chansons, « Le Radeau » (2003) et « Le Rose Pourpre du Coeur » (1997) ont refait surface, au plaisir des plus grands fans.
En grande finale, - M - et ses quatre « Mojo Boys » nous ont refait « Mojo », chorégraphie incluse. Il était beau de voir tous les bras en l'air, imitant les mouvements de mains qui se sont fait connaître par le vidéoclip de la chanson.
La main sur le coeur, - M - ne cessa de remercier son public, plus que généreux. C'était une soirée inoubliable pour lui dit-il. Il n'a pas à s'inquiéter, ce l'était aussi pour nous. Son énergie, sa fougue, sa passion et son talent autant comme compositeur qu'interprète, ne seront jamais égalés.
Brigitte
Quelques mots bien mérités pour les deux phénoménales jeunes femmes qui ont assuré la première partie jeudi soir au Metropolis. Vêtues de longues robes aux paillettes d'argent, laissant transparaître plus de peau que la plupart des femmes n'osent se le permettre, Sylvie et Aurélie ont su faire danser les filles et envoûter les hommes dans la salle. Le duo qui se nomme Brigitte, est un heureux mélange de Dalida et de Nana Mouskouri en apparence et semble parfois sortir directement des années soixante. Leurs chansons parfois accrocheuses, parfois empreintes d'une certaine rage envers les hommes, agencées à des petites chorégraphies coquines « à la Spice Girls », sont tout à fait divertissantes et amusantes. Elles ont même fait une reprise du groupe rap NTM, avec la chanson « Ma Benz », une version bien plus appréciable d'ailleurs.
Vendredi soir, la première partie de - M - était assurée par la chanteuse québécoise Marie-Pierre Arthur. Une belle occasion pour la talentueuse artiste de se faire connaître par nos amis français.
Liste de chansons :
Elle
Le Film
Le Baptême
Onde Sensuelle
L'Île Intense
Océan
À tes Souhaits
Nostalgique du Cool
Mojo
Medley au piano : Ma Mélodie, Qui de Nous Deux, La Bonne Étoile, La Scène
La Vie Tue
Gimmick
Complexe Du Corn Flakes
La Grosse Bombe
Oualé
Laisse Aller
Je Dis Aime
Amssétou / Mama Sam
Machistador
Rappel acoustique :
Le Radeau, Le Roi Des Ombres, Le Rose Pourpre du Coeur, La Maison de Sarai, Faites-moi Souffrir, Baïa
Mojo (chorégraphie)