«Lyonel Feininger, de Manhattan au Bauhaus» - Première rétrospective majeure de l'artiste au Canada, au MBAM dès janvier 2012

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Du 20 janvier au 13 mai 2012, le Musée des beaux-arts de Montréal présentera la première rétrospective au Canada consacrée a Lyonel Feininger (1871-1956). Il s'agit de la première rétrospective majeure en Amérique du Nord depuis cinquante ans.

«Lyonel Feininger : de Manhattan au Bauhaus» offrira un panorama exhaustif de l'œuvre de ce peintre Américain qui a vécu la plus grande partie de sa vie en Allemagne ou il devint l'une des figures majeures de l'expressionnisme et du Bauhaus ou il enseigna. L'exposition mettra en valeur la dimension très actuelle de l'artiste avec sa pluridisciplinarité qui s'exprime autant par son intérêt pour les beaux-arts que pour les arts appliqués. Cette présentation réunit plus de 150 œuvres, parmi lesquelles 73 peintures, des aquarelles, des gravures, des illustrations satiriques, des sculptures-jouets et, pour la première fois dans une rétrospective, des photographies réalisées par l'artiste, de même que plusieurs prises par ses deux fils, Andreas et T. Lux Feininger. Cette rétrospective est organisée par le Whitney Museum of Américan Art, New York, en collaboration avec le Musée des beaux-arts de Montréal.

Des prêts importants ont été consentis par plusieurs institutions telles que le Bauhaus Archiv, Berlin, le Museum of Modern Art, New York, le Busch Reisinger Museum, Cambridge, Massachusetts, par la famille de Lyonel Feininger aux États-Unis et au Canada, ainsi que par des musées et des collectionneurs privés en Allemagne, en Autriche et aux Etats-Unis.

Un Américain en Allemagne

Une exception pour son époque, Feininger fut l'un des premiers artistes américains de sa génération à être perçu comme un artiste international a l’identité hybride, la norme désormais pour nombre d'artistes contemporains.

Ne a Manhattan d'un père allemand et d'une mère germano-américaine, Feininger fut, à l'âge de 16 ans, envoye a Hambourg, en Allemagne, pour y étudier. Comptant retourner aux États-Unis quelques années plus tard, il poursuivit ses études a Berlin, Liège et Paris, se maria et mena une brillante carriere en Allemagne, ce qui finit par distendre le lien qu'il conservait avec son pays natal. Bien qu'Américain de naissance, Feininger était considéré comme un artiste allemand et ses œuvres ne purent figurer dans la célèbre exposition de l'Armory Show a New York en 1913 en raison des préjugés de l'époque contre l'art allemand. Au début du siècle, il exposa dans de prestigieux musées allemands, qui achetèrent nombre de ses œuvres. Par contre, son œuvre ne fut que rarement exposee aux États-Unis avant le milieu des années 1920. Lorsque son art fut condamné par le régime nazi et inclus dans la célèbre exposition Entartete Kunst (l'art dégénéré) de 1937, il retourna aux États-Unis, peu avant la Seconde Guerre mondiale. En raison de ses origines, les musées Américains lui ouvrirent leurs portes. Au cours des premières années qui suivirent son retour, son œuvre fut présentée, entre autres, au Museum of Modern Art de New York et au Brooklyn Museum, ainsi qu'au Museum of Modern Art de San Francisco.

Une œuvre marquée par la pluridisciplinarité

Feininger commenca sa carrière comme caricaturiste, illustrateur et bédéiste pour de prestigieuses publications (Berliner Illustrierte Zeitung, Ulk) ; il fut l'un des caricaturistes les plus célèbres d'Allemagne au tournant du XXe siècle, il créa aussi des bandes dessinées pour le Chicago Sunday Tribune, The Kinder Kids, Wee Willie Winkie's World. Son style, ses sujets ses compositions et juxtapositions, sans oublier son sens de l'humour, allaient faire de lui un des pères de la bande dessinée moderne. Cette brève carrière d'illustrateur – il l'interrompit a trente-cinq ans – servira d'exemple, beaucoup plus tard à des artistes comme Roy Lichtenstein (a partir des années 1960) ou Raymond Pettibon (à partir des années 1980). Vers 1907, l'artiste commence a privilégier la peinture à l'huile. Les tableaux animés et colorés qu'il réalise dans les années 1910 témoignent de ses débuts comme caricaturiste. C'est en exposant au Salon des Indépendants à Paris, en 1911, qu'il découvre le cubisme. Il développe alors un style personnel caractérisé par la fragmentation des images. Par la suite, il expose a la galerie Der Sturm a Berlin, puis enseigne au Bauhaus. L'exposition présentera également une sélection d'aquarelles et de gravures sur bois produites à partir de 1918, ainsi que des photos reflétant sa fascination pour la lumière. Une composante originale non moins importante de sa production – qui transparait d'ailleurs dans ses tableaux – est la sculpture de jouets en bois dont on verra plusieurs exemplaires.

Le parcours de l'exposition

Le parcours de l'exposition se déroulera de facon chronologique et thématique, en suivant la trajectoire de l'artiste depuis Berlin, Paris, Weimar et Dessau, jusqu'à son retour à Manhattan. La première salle présentera Feininger en tant que bédéiste. Des documents biographiques évoqueront le rôle joué par la musique dans son entourage familial et on verra également des photos réalisées par ses deux fils. On découvrira ensuite ses tableaux réalisés à Berlin entre 1910 et 1918, des œuvres carnavalesques aux représentations architecturales ou se superposent des couches picturales presque translucides. Le rôle joue par Feininger au Bauhaus de 1919 à 1932 sera ensuite étudié, de même que ses fameux paysages maritimes et ses photos, en général méconnues. Enfin, on pourra entendre des compositions musicales de Feininger de même que les fugues de Bach qui l'inspiraient, et voir la magnifique série de tableaux de Gelmeroda, ainsi que les dernières œuvres réalisées par l'artiste après son installation a Manhattan.

Un festival de musique en lien avec l'exposition

Violoniste de talent et compositeur, Feininger comparait souvent son art a la musique. Dans le cadre de cette exposition, la Fondation Arte Musica présentera un festival intitule Une Fugue au Musee, une incursion dans le monde fascinant de la fugue avec des conférences et des concerts centres sur cette forme musicale riche et passionnante. Toute sa vie, Feininger a cherché à reproduire les structures de la fugue, tant dans son œuvre picturale que dans ses compositions musicales. Quand on lui demandait quel artiste l'avait le plus influence, il répondait : Bach. La programmation couvrira le répertoire du XVIIIe siècle (avec l'Art de la fugue et le Clavier bien tempéré de Bach, deux monuments de la musique occidentale) a nos jours, incluant les propres compositions de Feininger et des œuvres inspirées par sa peinture.

Le commissariat

Le commissariat de l'exposition est assuré par Barbara Haskell, conservatrice au Whitney Museum of American Art, New York. Anne Grace, conservatrice de l'art moderne au Musée des beaux-arts de Montréal, est responsable de la présentation de l'exposition à Montréal, sous la direction de Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musee des beaux-arts de Montréal.

Le catalogue

L'exposition est accompagnée d'un catalogue de 277 pages, abondamment illustré, publié par Yale University Press, en collaboration avec le Whitney Museum of American Art et le Musée des beaux-arts de Montréal qui assure l'édition française de cet ouvrage, distribué par Somogy. Il s'agit du premier ouvrage en français aussi complet sur l'œuvre de Lyonel Feininger.

A Montréal, l'exposition a bénéficié de la générosité de Terra Foundation for American Art et de Patrimoine canadien par le biais du Programme d'indemnisation pour les expositions itinérantes au Canada.

Le programme d'expositions internationales du Musée des beaux-arts de Montréal bénéficie de l'appui financier du fonds d'expositions de la Fondation du Musée des beaux-arts de Montréal et du fonds Paul G. Desmarais. L'exposition et le catalogue bénéficient également du soutien indéfectible de l'Association des bénévoles du Musée des beaux-arts de Montréal qui, depuis 1948, a contribué au développement du Musée grâce a des événements de levée de fonds exemplaires.

Le Musée tient aussi a souligner l'appui inconditionnel des guides bénévoles. Il remercie également tous ses membres ainsi que les nombreuses personnes, entreprises et fondations qui lui accordent leur soutien, notamment la Fondation Arte Musica, presidée par Pierre Bourgie. Enfin, le Musée des beaux-arts de Montréal exprime toute sa gratitude au Conseil des arts de Montréal, ainsi qu'au ministère de la Culture, des Communications et de la Condition feminine du Québec, pour leur appui constant. Que soient aussi remerciés Air Canada, Astral Média, La Presse et The Gazette, ses partenaires média.