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L'OSM s'est une fois de plus surpassée dans l'interprétation de la Neuvième symphonie de Beethoven avec choeur, dirigée pour la première fois à Montréal par le nouveau chef d'orchestre Rafael Payare, en poste depuis cette année 2021-2022. Ce fut un flamboyant feu d'artifices de fougue, de vie et d'éclat qui clôtura cette saison.
En première partie, l'orchestre a joué 2 pièces de Brahms (1833-1887), soient Nänie, op.82 et Schicksalslied [Chant du destin / Song of Destiny], op. 54 (18 min). Nänie, signifiant « chant funèbre » est le titre d'un poème de Friedrich Schiller (l'un des grands écrivains allemands du XVIIIème siècle), mis en musique par Brahms en 1881. Cette pièce pour choeur mixte – magnifique - traite de l'inéluctabilité de la mort. La première phrase se traduit par « Même la beauté doit mourir ». D'une grande difficulté technique et d'une extrême sensibilité, elle constituait une excellente introduction à ce qui allait suivre.
Schicksalslied ou « Chant du destin » est une musique chorale écrite par Brahms en 1868-71, sur un poème de Friedrich Hölderlin. Schicksalslied est considéré comme l'une des meilleures œuvres chorales de Brahms. Cette œuvre musicale, issue d'un véritable coup de cœur de Brahms pour les écrits de Hölderlin et complétée par la vision de l'immensité de la mer, traite de la beauté et de la fugacité de la vie. La mélodie, d'abord initiée par quelques instruments, est reprise par le choeur, dans une formidable harmonie.
C'était vraiment une excellente idée que de terminer la saison avec cette inégalable pièce de Beethoven, la Symphonie no 9 en ré mineur, op. 125, «Avec chœur » (65 min) et son illustre Hymne à la Joie, que tous aiment et pourraient reconnaître entre mille! Ce mouvement attire toujours le public et suffit à faire remplir une salle, mais l'OSM a voulu compléter ce bouquet déjà très bien fourni, en y ajoutant 4 solistes de renom : KARINA GAUVIN, soprano, SOPHIE HARMSEN, mezzo-soprano, FRÉDÉRIC ANTOUN, ténor et DAVID LEIGH, basse. En plus des quelque 60 musiciens de l'OSM et du choeur de l'OSM, regroupant une cinquantaine de choristes professionnels (dirigés par le chef de choeur Andrew Megill), une autre chorale d'une cinquantaine de chanteurs s'était jointe au concert, pour former un extraordinaire bouquet de musique et de chants, emplissant de leur riche sonorité tout l'amphithéâtre de la Maison symphonique! C'était vraiment un spectacle extraordinaire que de voir et d'entendre tous ces musiciens et choristes chantant à l'unisson! Des frissons nous parcouraient le corps.
Je revois encore le chef Rafael Payare diriger avec une telle fougue et une telle vigueur tous ces musiciens qui donnaient tout leur cœur, toutes leurs énergies et leur talent à exécuter sans faille cette pièce d'une si grande difficulté technique et d'une telle joie de vivre! Que de dynamisme et de rage de vivre, ce Beethoven! Les timbales, les tambours, les cors et les bassons, rien n'était épargné pour nous faire sentir le triomphe de la Vie sur les vicissitudes et les revers de fortune qu'a connus Beethoven! C'est ce que nous dit le grand compositeur, à travers cette neuvième symphonie, plus énergique, fougueuse et vivante que toute autre œuvre!
Comment ne pas être énergisés, en sortant d'un tel concert!
Crédit Photos : Antoine Saito