Le roi se meurt au Théâtre du Nouveau Monde dès le 15 janvier

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Pour débuter royalement la nouvelle année, le Théâtre du Nouveau Monde accueille un grand classique de la dramaturgie contemporaine, Le roi se meurt d ’Eugène Ionesco. Avec ce texte aux résonances universelles, Frédéric Dubois, jeune et brillant metteur en scène de Québec, fait une entrée attendue au TNM. Pour incarner le personnage du roi, traditionnellement vu comme un vieillard, il a plutôt choisi un comédien vibrant de l’énergie de la jeunesse, Benoît McGinnis, inoubliable Hamlet. Une distribution tout aussi fougueuse compose sa cour en déclin : Violette Chauveau, Patrice Dubois, Kathleen Fortin, Isabelle Vincent et le jeune Émilien Néron.

LE MONDE ÉVANESCENT DE BÉRENGER Le roi Bérenger se meurt. En temps réel, puisqu’il lui reste une heure et demie à vivre, le temps d’une farce tragique, pendant laquelle tout son royaume, ses deux reines, l’émotive Marie, la sage Marguerite, son inquiétant médecin-astrologue-bourreau, son garde et sa bonne, sont partagés entre l’espoir d’assister à sa guérison et la satisfaction de voir le destin s’accomplir. Même si Bérenger Ier refuse égoïstement que son monde lui survive, il devra apprendre à mourir, à travers le déni, la révolte, la dépression puis le renoncement jusqu’à la transparence finale, où, accompagné de Marguerite, il pourra se dépouiller graduellement de tous ses pouvoirs, pour n’être plus qu’un homme nu, face à l’inéluctable, à la fois pathétique et loufoque.

CÉRÉMONIAL BURLESQUE Vivre sa mort : telle est l’expérience à laquelle Ionesco convoque son personnage principal et nous tous, à travers lui. La mort, que l’auteur nous donne en spectacle, est la seule expérience existentielle que nous sommes tous certains de devoir vivre. Et cette fatalité crée des liens intenses de fraternité, une communion d’esprit, tout au long de la cérémonie à laquelle les spectateurs sont conviés. À notre époque où la mort est considérée comme un échec personnel, le théâtre d’Ionesco offre une incontournable réflexion métaphysique sur la vie, sa fin, et le rituel par lequel tout un chacun doit passer. Bérenger, c’est l’Homme dans toute sa splendeur, c’est-à-dire l’humanité tout entière. Quand il s’éteint, c’est tout son univers qui s’évanouit. Rien ne survit à celui qui n’est plus là pour voir.

UNE OEUVRE PLURIELLE Depuis sa création au début des années soixante, cet inclassable chef-d’oeuvre d’Ionesco a fait le tour du monde et a touché de multiples générations. La vision libre et débridée de Frédéric Dubois choisit de donner au thème de la pièce une toute autre résonance, en confiant le rôle de ce roi qui se meurt à un jeune acteur. La jeunesse, par définition, c’est un sentiment d’immortalité, d’éternité, quand on finit par croire au présent perpétuel. Pour le metteur en scène, le questionnement de Bérenger est tout aussi valable pour sa génération. Il parle aussi de son mal-être, de ses tiraillements : engagement collectif, partage des responsabilités, choix de société… fermer les yeux ou prendre position ? La prise de conscience ou le confort et l’indifférence ? C’est la reine Marguerite qui porte le plus haut ce message, cette notion qu’il faut « vivre avec la conscience de son destin ».

UNE MAJESTUEUSE DISTRIBUTION Benoît McGinnis le magnifique, une force vive de la scène québécoise, donne sa pleine mesure dans ce rôle exigeant, qui demande que l’on vive en accéléré les étapes de l’expérience humaine. À ses côtés, pour raconter cette histoire toujours d’actualité, une distribution majestueuse nous donne à voir cette absurde mise en abyme, qui joue avec dextérité sur tous les registres de la farce et du tragique : merveilleuse Violette Chauveau (la reine Marie), lumineux Patrice Dubois (le médecin), émouvante Kathleen Fortin (la bonne, Juliette), le jeune Émilien Néron (le garde) et l’étonnante Isabelle Vincent (la reine Marguerite).

ÉQUIPE DE CONCEPTION assistance à la mise en scène et régie Stéphanie Capistran-Lalonde / décor Anick La Bissonière / costumes Linda Brunelle / éclairages Martin Labrecque / musique originale Pascal Robitaille / maquillages Florence Cornet / conseiller dramaturgique Paul Lefebvre.

AVEC Violette Chauveau, Patrice Dubois, Kathleen Fortin, Benoît McGinnis, Émilien Néron et Isabelle Vincent.
Du 15 janvier au 9 février 2012 Réservations : 514.866.8668 / www.tnm.qc.ca

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Source: Théâtre du Nouveau-Monde
Crédit photo: Théâtre du Nouveau Monde