«La flûte enchantée» de Mozart : opéra éternel

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Fébrile, je me souviens encore le moment où avec un ami, nous avions pris nos billets pour assister à la représentation du célèbre opéra à Montréal, en mai 2020. La Covid-19 s’était mise sur le chemin sans crier gare et nos semaines à s’envoyer des vidéos des plus grandes cantatrices interprétant l’air de la Reine de la Nuit n’y avaient rien fait.

2 ans plus tard, c’est le grand moment où l’Opéra de Montréal remet à l’affiche l’illustre création de Mozart sur un livret d'Emanuel Schikaneder. Une chance inespérée : derrière l’air iconique « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen » se trouve une multitude de trésors que je vous invite d’entrée de jeu à découvrir.

Et pourtant, rien n’indiquait que le coup de foudre opèrerait : la pièce qui a plus de 230 ans comporte son lot de grosses tirades misogynes, de conclusions amoureuses hâtives et de sempiternelle femme à secourir… en apparence.  

Le chef-d’œuvre lyrique raconte l’histoire de Prince Tamino, qui, armé d’une flûte enchantée et accompagné de Papageno, attrapeur d’oiseaux possédant un jeu de clochettes magiques, partent libérer Pamina, fille de la Reine de la Nuit, enfermée dans le royaume de l’omnipotent Sarastro.

Vous l’aurez compris : l’œuvre de Mozart est très proche d’un conte mystérieux et féérique que plusieurs associent d’ailleurs aux symboliques maçonniques, Mozart étant à l’époque membre d’une loge des francs-maçons. Par le symbole des chiffres et des notes utilisées tout au long de cet opéra en deux actes, plusieurs considèrent d’ailleurs, et avec raison, qu’il s’agit d’une puissante ode à l’affranchissement des femmes du joug masculin et à l’apparition d’icônes féminines fortes, telles que Pamina.

Mais revenons à la présentation de la Salle Wilfrid Pelletier où l’on découvre l’œuvre mise en scène par l’Australien Barrie Kosky et le collectif londonien 1927, faisant un génial clin d’œil au cinéma muet. L’écran blanc, composé de plusieurs portes déguisées par lesquelles les artistes pourront faire des apparitions chantées, est constamment projeté pour faire apparaitre des décors et des animations d’un autre monde. Les références aux années folles sont nombreuses. Mais ce qui est certain, c’est qu’il y en a pour tous les gouts : du noir et blanc aux couleurs psychédéliques, du réalisme au complètement farfelu. Les rires ont volé en éclats à plusieurs reprises.  

Accompagnée par l’Orchestre métropolitain et le chœur de l’Opéra de Montréal, la qualité de l’interprétation, rehaussée par les costumes et les maquillages, est au rendez-vous. Un gros coup de cœur néanmoins pour Kim-Lillian Strebel dans son interprétation sincère et puissante de Pamina, ou encore d’Anne Siminska pour la Reine de la nuit.

Tout y était. Quel moment incroyable !  

La flûte enchantée est présentée par l’Opéra de Montréal jusqu’au 17 mai à la Salle Wilfried-Pelletier de la Place des arts.

Plus de renseignements ici : https://www.operademontreal.com/programmation/la-flute-enchantee-0

Crédit photo : Yves Renaud

Vidéo promotionnelle de la saison 2013-2014 du LA Opera