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Une deuxième journée chargée pour la 8e édition d’Osheaga, voici le résumé de la soirée avec les groupes Imagine Dragons, MackleMore &Ryan Lewis et C2C.
Imagine Dragons
Hier soir, le groupe de rock alternatif américain de Las Vegas est venu nous présenter leur album, Night Visions, paru en 2012. Le spectacle fut un bon moment, positif comme leur musique, mais sans plus.
Arrivants sur scène pompés à bloc, les membres entament la première chanson avec une fougue décapante. Le chanteur, Dan Reynolds, martelait si fort sur le tambour géant que j’avais peur que celui-ci craque littéralement sous les coups.
Dan Reynolds qui débordait d’énergie et de surexcitation a pris le temps entre deux chansons de nous faire part de son lien unique avec la musique. Lui qui a vécu des angoisses et qui ne s’est jamais vraiment senti à sa place à l’école, a trouvé en la musique un exécutoire pour son originalité mal acceptée autrement. «Are you free Montreal?» a-t-il lancé pour résumer.
À l’exception de leurs pièces maîtresses telles que It’s time et la singulière Radioactive, plus rock et plus assumée, le reste de leur répertoire demeure un peu à plat. J’ai le sentiment que dans deux ans peu de gens vont se rappeler du nom Imagine Dragons.
Néanmoins le temps d’une soirée à Osheaga, ils ont donné tout ce qu’ils avaient pour prouver leur droit à la musique à une foule réceptive et enjouée.
Macklemore & Ryan Lewis
Macklemore, rappeur de Seatle d’origine irlandaise, bien connu pour son succès planétaire Thrift Shop, mais peu pour le reste de son répertoire, se produisait hier sur la scène de la montagne en compagnie de son acolyte et producteur Ryan Lewis.
Macklemore rap à une vitesse parfois vertigineuse et apporte une grande attention à ses textes. Alors quel dommage ce fut, lorsque dès le début du spectacle, le micro du rappeur s’avère défectueux, échouant à porter sa voix au dessus des fortes basses de la musique.
Je suis restée un peu surprise lorsque Macklemore a commencé à faire de longues tirades entre les chansons en tout début de spectacle. À se rappeler que l’on n’entendait toujours pas grand chose, donc ses paroles touchaient les proches fans, mais rendu à ma hauteur elles étaient perdues dans la cacophonie de la foule (Parenthèse personnelle, si tu prends la peine de venir voir un show à Osheaga et au prix que tu paies le billet, ce n’est pas le moment de raconter les détails de ta vie à tes amis tout en criant comme un homme de Cro-Magnon. Spécimens dont j’étais malheureusement entourée à ce moment-là.)
Heureusement, à ce moment Ryan Lewis vient porter un nouveau micro à Macklemore, le spectacle peut enfin prendre son envol.
En observant Macklemore à l’oeuvre, j’ai soudainement été frappé par l’image que le rappeur est un peu comme un prêtre des temps modernes. Prenant un air solennel, il s’adressait à la foule en faisant part d’anecdotes de vie toujours reliées au thème de la chanson à venir. Il a même laissé tombé un «Thank you God for Canada» à la fin d’une tirade.
Il est surement plus convaincant qu’un prêtre traditionnel, car le public lui obéissait au doigt et à l’œil, surtout lorsque le rappeur l’a mis au défi de lui prouver qu’il était le meilleur public à travers le Canada. L’excitation était à son apogée à la chanson «Can’t Hold Us» lorsque le rappeur s’est lancé dans la foule et puis retenu debout par les pieds, incitait les gens à danser encore plus fort. Faut le voir pour le croire.
Une belle surprise attendait le public lorsque pour la très touchante Same Love, Tegan & Sara sont venues rejoindre le rappeur pour chanter le refrain. L’harmonie de leur voix était parfaite rajoutant une charge émotionnelle à l’interprétation de cette chanson qui porte sur l’homosexualité.
À la fin du spectacle, Macklemore remercie ses fans et quitte la scène…pour mieux revenir! Déguisé d’une perruque blonde bouclée et d’une cape scintillante, il réapparait dans son personnage de Sir Raven Bowie complètement déjanté pour nous offrir encore quelques pièces. La foule était survoltée!
C2C
Quator de DJ’s français originaire de Nantes, C2C a enflammé la foule tissée serrée sous la pluie à la scène verte en cette fin de deuxième journée du festival Osheaga.
J’ai était impressionné par le professionnalisme de ce groupe qui sait manier les tables tournantes avec aisance et dextérité pour créer des ambiances uniques et distinctes. Des vrais pros, qui ne laissent rien au hasard, mais qui savent installer une ambiance de party tout en menant le public à travers différents styles musicaux passant de l’électro pur, à de la samba et même des relents de country sur la pièce Down the Road.
Loin d’être statiques, les quatre jeunes hommes nous embarquent dans une saine compétition séparant la foule en deux équipes qui s’affrontent aux sons électro pour connaître quel côté sera le plus énergique et dévoué au groupe. Puis, délaissant leurs tables, ils viennent rapper quelques lignes directement devant la foule.
Autre élément qui donne du poids au spectacle, les impressionnantes projections sur le devant des tables tournantes. Formes géométriques qui évoluent en symbiose avec les sons et mouvements des membres du groupe, elles ajoutent un niveau d’interactivité au spectacle.
Le groupe termine son bloc musical par l’excellente pièce F.U.Y.A. (si vous ne l’avez pas entendue, allez l’écouter sur-le-champ). Professionnels jusqu’aux bouts des doigts, ils tirent leur révérence sous le regard d’une foule parfaitement comblée. On espère les revoir bientôt!
Critiques et photos des trois jours d'Osheaga 2013 ici : http://patwhite.com/Osheaga
Autres photos et coups de coeur d'Osheaga Jour 2 avec Raine Maida, Jimmy Eat World, Stars, Tegan & Sara et Beck ici : http://patwhite.com/node/16392
Crédits photo Sophie Ferrandino et Evenko
Twitter @Catmatu