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Gigantesque fresque de la culture cinématographique québécoise, « Miron : un homme revenu d’en dehors du monde » est un film extrêmement sensible. Le film a récemment clôt la 32e édition des Rendez-vous du cinéma québécois. Sous les couleurs du rouge et du bleu, les RVCQ mettent en valeur le cinéma d’ici : le cinéma populaire comme le cinéma d’auteur. Pas de doute, Simon Beaulieu signe une œuvre unique et personnelle mettant en vedette nul autre que Gaston Miron.
Optant pour une démarche semblable au film Lemoyne (2005) ainsi que le film Godin (2011), son dernier film est un portrait poétique issu des images d’une importante variété de films de pionniers tels Arthur Lamothe, Denys Arcand en passant par Pierre Perrault, pour ne nommer que ceux-ci. Le travail du montage met en valeur la pellicule qui honore à la fois la dimension documentaire tout en exploitant une touche artistique près de l’expérimentale.
Le mélange des images d’archives nous transporte auprès des draveurs et des mineurs, autant que des danseurs et des hommes politiques, autant de villes que des régions… Mon coup de cœur, fort en images et en mots, est au moment du référendum de 1980. Il y a maintenant 34 ans de cela, Gaston Miron tenait discours devant une foule prête à fondre en larme tant la tension est haute entre le oui et le non.
Simon Beaulieu offre un film avec une trame narrative subtile entourant la quête identitaire et la vocation que Miron vouait à son travail de poète, cherchant à donner la parole à ses aïeuls, à ses futurs enfants, au Québécois et leur histoire. Le film est comme une poésie, un long poème qui virevolte entre Gaston Miron, et l’identité culturelle du Québec.
Le réalisateur a également créée une leçon d'histoire pour tous les Québécois qui auraient oublié leur propre histoire. En parlant de sa démarche, il écrit : «Je ne veux pas faire ici le procès de ce qui représente pour moi une monumentale faillite collective, profondément gênante pour quiconque tente de s’incarner valablement dans la réalité quotidienne, mais tout de même, avec le recul, je me demande comment une société peut si mal se raconter, si mal se transmettre. Aujourd’hui cela m’apparait comment une évidence. On ne peut pas aimer ce qu’on ne connait pas. Et encore moins le raconter.»
La sortie en salle a lieu le 14 mars prochain à Montréal (Excentris) à Québec (Le Clap) et Sherbrooke (La maison du cinéma).