Exposition de l’artiste Catherine Bolduc à Sherbrooke

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Catherine Bolduc, Antipodale (détail), 2014, 275 x 275 x 305 cm

Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke est heureux de présenter en première québécoise la toute dernière exposition de Catherine Bolduc, une artiste multidisciplinaire dont les mises en scène fantasmagoriques séduisent et interpellent l’imaginaire. Résidant et travaillant à Montréal, l’artiste a choisi de présenter à Sherbrooke des œuvres picturales et installations réalisées en 2013 et 2014, dont la plupart sont inédites.

S’inspirant d’événements déstabilisants issus de l’actualité internationale, l’artiste raconte, dans les œuvres rassemblées ici, un récit personnel qui questionne notre rapport au monde par la confusion de la réalité avec la fiction. À travers la présentation d’une série de dessins grands formats aux lignes sinueuses et aux motifs ornementaux, d’une installation sculpturale composée d’objets de la vie quotidienne et d’une intervention picturale réalisée in situ, l’artiste met en évidence comment la réalité peut être un concept flou, mouvant et en perpétuelle construction.

Faisant appel à des enchevêtrements de lignes courbes, à une accumulation de formes ornementales et à une composition sculpturale en élévation, motifs récurrents dans le travail de l’artiste, La matière sombre et autres paysages hypothétiques est un espace onirique qui absorbe le visiteur et suscite un questionnement sur sa condition humaine. Invitant le regard à se perdre dans un foisonnement labyrinthique, l’installation picturale Comment encadrer un paysage hypothétique provoque l’effet engouffrant du trou noir, révélant ainsi la réalité comme une construction complexe, parfois inquiétante, parfois fabuleuse, dont les contours demeurent le plus souvent insaisissables. La sculpture de type ready-made Antipodale fait aussi référence à la perte de repères qui s’apparente au vertige. L’agencement pyramidal des objets domestiques, l’application d'algues nori et le fini sombre qu'elles produisent donnent à l’ensemble une présence énigmatique, qui évoque l’apparition d’une île merveilleuse, icône par excellence de l’exotisme et du bien-être utopique. Mais l’apparente précarité du montage menace de réduire l'émerveillement à néant, ce qui rappelle que le monde est façonné par la subjectivité, que la mémoire se mêle à la perception ; que la fiction se confond avec la réalité.

Depuis la fin des années 1990, Catherine Bolduc conçoit des expositions installatives qui évoquent la fabrication de merveilleux et de fiction, tout en montrant que la magie peut parfois se transformer en désenchantement : « Mon intention esthétique est double; elle oscille entre l'évocation de la vulnérabilité humaine devant l’inadéquation de la réalité avec les désirs, et la réconciliation par une célébration du pouvoir poétique du banal ». Le thème de la fragilité des récits subjectifs, créés par la projection de ses propres désirs, se situe au cœur de la pratique de Catherine Bolduc. Dans ses expositions antérieures, cette préoccupation artistique s’est notamment manifestée par le détournement d’objets standardisés, l’utilisation de matériaux périssables (comme le chocolat) et la fabrication d’objets faussement somptueux. La matière sombre et autres paysages hypothétiques s’inscrit donc dans une démarche unique et cohérente amorcée il y a plusieurs années, où l’artiste, intéressée par les jeux de paradoxe et la charge émotive des objets domestiques, révèle tout le pouvoir de la fabulation et de l’idéalisation sur la perception de la réalité qui nous entoure.

À propos de Catherine Bolduc

Catherine Bolduc détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Figure montante de la scène artistique canadienne, elle possède plus d’une quarantaine d’expositions à son actif. Au cours des quinze dernières années, elle a présenté son travail en galerie, dans les centres d’exposition et les musées, et ce, autant au Québec qu’à l’étranger. Elle a aussi été accueillie dans de nombreuses résidences d’artistes, notamment au Künstlerhaus Bethanien à Berlin et au Studio du Québec à Tokyo. L’artiste réside et travaille à Montréal.

À propos du Musée des beaux-arts de Sherbrooke

Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, soutenu financièrement par le ministère de la Culture et des Communications et par la Ville de Sherbrooke, accueille les visiteurs du mardi au dimanche, de 12 h à 17 h. Il est situé au 241 de la rue Dufferin, au centre-ville de Sherbrooke. Coûts d’entrée : 10 $, adulte – 8 $, aîné – 7 $, étudiant – 20 $, famille – Gratuit, enfant 6 ans et moins. Visite commentée de groupe : réservation requise.

Exposition de l’artiste Catherine Bolduc
«La matière sombre et autres paysages hypothétiques»
Du 1er novembre 2014 au 25 janvier 2015

www.mbas.qc.ca