Des couteaux dans les poules‏ au Théâtre Prospero

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Suite au succès remporté par la pièce Blackbird, créée en 2009 et reprise en 2011, Le Groupe de la Veillée désire offrir au public une deuxième oeuvre du même auteur, texte majeur qui valut à Harrower le prix de la Meilleure pièce étrangère en Allemagne, en 1998. Harrower y présente, dans une langue à demi inventée, une histoire tirée d’un fait divers qu’il transforme en récit universel, tissé de tensions et de désirs. Il cherche à faire un théâtre qui enfonce les mots dans les choses, « comme on pousse un couteau dans le ventre d’une poule ».

Pour mettre en scène ce texte puissant et fascinant, La Veillée a invité la jeune créatrice Catherine Vidal qui pose de plus en plus une empreinte personnelle dans sa pratique théâtrale, et pour incarner les personnages de ce trio intemporel, les comédiens impétueux Jean-François Casabonne, Stéphane Jacques et Isabelle Roy.

La pièce :::

Dans la campagne écossaise profonde, trois personnages incrustés dans leur terroir : un laboureur, la femme du laboureur, un meunier. David Harrower écrit dans une langue qui semble émaner de la terre même, à la fois fascinante et primitive. Les paroles jaillissent comme autant de tiges de blé à peine germées, chargées de sucs vitaux.

La femme du laboureur transporte le grain mûr de la ferme au moulin. Elle circule, tel un esprit en mouvement, entre les deux hommes : l'un qui sème et récolte, et l’autre qui transforme et transpose. Elle porte de lourds sacs de grains, mais transporte aussi sa soif immense de connaissance, sa curiosité, sa féminité. Le meunier est seul à savoir lire et pouvoir mettre des mots sur du papier. Ces mots, ces simples lettres de l’abécédaire, ont pourtant la force d’un geyser.

Un drame naît alors, un drame antique, magnifiquement amorcé par le désir de tenir la plume dans sa main. Comme pour nous rappeler qu'au début de tout bien et de tout mal, il y a la parole, le savoir, le désir de connaissance.

« J'ai eu un véritable coup de foudre pour cette pièce dès la première lecture. Elle possède la simplicité apparente des contes dont les contenus symboliques sont riches et multiples.

Ce qui m’a plu aussi c'est la juxtaposition constante de l'abstrait et du concret : ici, une jeune femme curieuse et avide de connaissance et pourtant bien plantée dans le réel, la terre, la boue, la chair. »

Catherine Vidal

Présenté du 26 février au 23 mars 2013

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Source: Rugicomm
Crédit photo: Rugicomm