The Decemberists : La poésie prend vie à L’Olympia

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On pouvait sentir une certaine appréhension de la part de plusieurs à L’Olympia de Montréal lundi soir, 31 janvier 2011. Lorsque le groupe folk-rock originaire de Portland, The Decemberists fit son entrée sur scène à 21h et commença doucement sa prestation avec «The Sporting Life » issue de l’album ‘Picaresque’ (2005); nombreux ont dû s’attendre à un spectacle bref et peut-être même décevant.

Il était facile d’émettre un tel jugement si on se fiait sur les diverses photos et extraits vidéo, ainsi que les listes de chansons des derniers concerts qui ont largement circulé sur Facebook ces derniers jours.

Mais le chanteur Colin Meloy et sa bande ont certainement su nous duper et nous surprendre sur toute la ligne! Se montrant d’abord réservé et poli, buvant sa coupe de vin rouge en enchaînant quelques nouvelles chansons de leur dernier opus ‘The King Is Dead’, tout en tentant de charmer la foule avec quelques mots de français; Meloy nous laissait plutôt croire à une soirée satisfaisante mais sans plus. Or, à la cinquième chanson, « The Bagman’s Gambit », aussi tirée de ‘Picaresque’, le quintet nous laissa finalement entrer dans son univers loufoque et enivrant. Renforcés par le talent de violoniste et de voix de la charmante Sara Watkins, les cinq musiciens ont ensuite enchainé avec l’envoûtante « Won’t Want For Love » de leur ô combien acclamé ‘The Hazards of Love’ (2009) et « The Island » (chanson en trois parties de ‘The Crane Wife’).

Manifestement heureux que leurs admirateurs aient bravé le grand froid pour venir les écouter, The Decemberists ont réussi avec brio à faire oublier les désarrois de l’hiver québécois. La deuxième moitié fut encore plus captivante au fur et à mesure que les espiègleries de Meloy se mélangeaient avec la grande complicité de la bande d’amis. Il était aussi impossible de ne pas admirer l’incomparable talent des autres membres : le guitariste et multi-instrumentiste Chris Funk, le bassiste et violoncelliste Nate Query, John Moen à la batterie et percussions et Jenny Conlee à l’orgue Hammond, l’accordéon, le synthétiseur et bien plus encore.

Il est rare aujourd’hui de pouvoir apprécier une si grande multitude d’instruments maîtrisés avec tant d’habileté et de génie. Après avoir enfilé « Los Angeles I’m Yours », la magnifique balade « January Hymn », « Rox in the Box », leur dernier single « This Is Why We Fight » et une version imprégnée de percussions de « The Rake’s Song »; la première partie se termina en force avec « 16 Military Wives ».

La foule vécu encore plus de surprise alors qu’elle a eu droit à deux rappels : une autre chose que Facebook n’aurait pu prédire. Dans un premier temps Meloy revint seul jouer « Red Right Ankle » et ses comparses vinrent ensuite le rejoindre pour une prestation des plus théâtrale de la fantastique histoire racontée dans « The Mariner’s Revenge Song ». Dans leur dernier souffle et visiblement touchés par l’ovation offerte par le public, les six artistes réapparurent pour exécuter « June Hymn », une fin parfaite et ensoleillée, toute à l’image de The Decemberists.

Par Sophie Ferrandino