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Direction l’Édifice Wilder – Espace Danse pour découvrir la toute nouvelle édition de Danses Buissonnières de l’organisme montréalais spécialisé dans la diffusion de danse contemporaine : Tangente. Après un arrêt forcé en 2020 faute de pandémie, Tangente a invité le jury composé de Claudia Chan Tak, Alexandra «Spicey» Landé, Sébastien Provencher, Anne-Flore de Rochambeau et Jessica Serli à sélectionner les meilleurs artistes parmi les 19 candidatures reçues cette année. À la clé, un lieu de résidence et un cachet pour tout artiste s’étant distingué lors des auditions virtuelles.
À compter de ce soir, Tangente présente les lauréats dans une programmation triple composée des œuvres d’Aly Keita avec Djata : Conversations du Manden; de Jontae McCrory avec GODLIN; et d’Alexandra Caron avec Abyssale solitude. Trois compositions diamétralement différentes qui se complètent efficacement de par leurs médiums, mises en scène et interprétations.
Aly Keita, présent sur scène avec la chanteuse Ariane Benoit et le musicien Trevor John Ferrier, rentre dans la peau de Soundjata Keita, fondateur du grand empire mandingue en Afrique.
M’inspirant de l’épopée mandingue, j’utilise le mouvement du corps comme moyen de guérison, pour me reconnecter à mes racines et révéler mon identité profonde. Dans ce voyage intérieur, j’entreprends de nouveaux chemins corporels.
Dans cette œuvre, l’utilisation de la sanza (instrument de musique africain) et de percussions, combinée à la voix entêtante d’Ariane Benoit, dresse le temps de quelques minutes le décor dans lequel la vie de Soundjata Keita se construit grâce aux sons et mouvements emprunts de vigueur d’Aly Keita.
Jontae McCrory présente en compagnie d’Amara Barner,de Matthew Quigley et de Vincent Michaud une série de danses expérimentales et d’œuvres pour la scène en sept parties inspirée de l’œuvre Soul City conçue par Floyd B. McKissick. Selon les soirs de représentation, un ou deux artistes seront sur scène pour interpréter cette pièce qui, à l’origine, devait être enregistrée en format vidéo et qui, dans les circonstances de pandémie, s’est transformée en présentation physique. Traitant d’isolation sociale, de relations humaines et d’oppression des peuples, on ne peut passer sous silence l’incroyable performance d’Amara Barner qui s’est jointe à la compagnie de danse RUBBERBAND en 2016.
Quant à Alexandra Caron, l’artiste nous fait découvrir un monde intérieur sacré qu’elle partage en toute intimité avec le public.
Ce solo est né du désir de transformer la perte de repère en une force. Alors que la pandémie apeure, attriste, isole et entrave le monde, je décide de me retirer; je m’isole pendant cinq jours dans un appartement vide pour créer. Acte de rébellion? Survie? Plonger en soi alors que le monde va si mal, c’est vouloir s’accrocher à sa parcelle d’autonomie, sa souveraineté. Abyssale solitude est port d’attache, racine du soi, pilier interne, mais aussi découvertes impromptues, détours et recoins.
Un véritable coup de cœur : une gestuelle impeccable, un déplacement dans l’espace remarquable, une interprétation poignante. Portant une tenue dont le tissu fait penser aux vêtements traditionnels nippons, on ne peut détourner les yeux d’Alexandra Caron. Margie Gillis, mentore de l’artiste, y est-elle pour quelque chose ? Peu importe, cette jeune danseuse diplômée de l’École de danse contemporaine de Montréal en 2018 a un futur des plus prometteurs.
Un trio à découvrir sans faute !
Danses Buissonnières est présenté à l’Édifice Wilder jusqu’au 14 septembre prochain.
Pour plus de renseignements : https://tangentedanse.ca/evenement/danses-buissonnieres-2021
Crédit photo : Lumière Noire (Tanya Dolbec)