Critique du film «Une jeune fille» de Catherine Martin

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Je suis sortie détendue de la salle de cinéma, avec le profond désir de passer l’après-midi à regarder le vent dans les feuilles du parc Laurier. C’est en grande partie grâce au film Une jeune fille de Catherine Martin qui m’a rappelé la beauté de l’automne… À mes yeux, ce film est comme un hymne à la nature et à la beauté. Pas étonnant que le film ait remporté le Prix du Jury samedi dernier au Festival de cinéma de la ville de Québec! Après avoir récemment pris part au TIFF, le film prend enfin l’affiche demain le 4 octobre dans les salles du Québec.

Chantale (Ariane Legault) est laissée seule à elle-même lorsque sa mère succombe finalement à sa maladie. Elle remplit son sac à dos et part à la quête du paysage gaspésien illustrée sur la photographie que sa mère lui a léguée. Sur son parcours hasardeux, elle fait la rencontre de Serge (Sébastien Ricard) qui l’engage sur sa ferme. Les deux êtres solitaires trouvent alors dans leur relation une sorte d’équilibre qu’eux seuls semblent comprendre.

La direction photo est assurée par Mathieu Laverdière, également directeur de la photographie dans Gabrielle de Louise Archambault. Dans Une jeune fille, toute la direction de la photographie est sobre, jouant avec les lignes et la symétrie. Les personnages sont presque toujours centrés au milieu d’un paysage qui enveloppe le sujet. Chantal est constamment dans cette nature qui l’enveloppe au point où elle fait partie du décor. Difficile de ne pas tomber sous le charme visuel du film ainsi qu’aux paysages qu’offre la Gaspésie. La scénariste et réalisatrice Catherine Martin précise : « L’appel du lieu, quelque chose de l’ordre du mystère détermine le parcours de Chantal. C’est ce qui la mène à la rencontre de Serge et à la découverte du lieu où elle pourrait vivre une vie nouvelle. Cette jeune fille s’ouvre au monde et en ressent confusément la puissance sourde. »

La mise en scène a quelque chose de théâtrale quoique les dialogues soient minimalistes. Les personnages sont solitaires, maladroits dans leurs échanges, mais sensibles. Cette sensibilité, on peut facilement la deviner dans leur fragile quotidien.

Quoique l’histoire soit fondamentalement dramatique, le film est loin de laisser sur une note de tristesse. C’est un film qui parle d’espoir, ce dont on a bien besoin en ce mois d’octobre où l’automne s’installe et prépare le terrain pour l’hiver. C’est d’ailleurs une nécessité selon la réalisatrice : « Nous avons besoin plus que jamais de nous rappeler l’importance de la beauté, celle qui nous aide à vivre. Nous avons soif de quelque chose de plus grand que nous, qui nous élève et nous dépasse. »

Je pourrais en parler encore longtemps, mais je vous laisse vous faire votre propre idée.
Bonne projection!