Concert de clôture de l'OCM, Le feu et la glace  : Un feu d'artifice de beauté!

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Le 20 juin dernier, l'Orchestre Classique de Montréal (l'OCM) terminait sa saison dans un véritable feu d'artifice de beauté avec, en première mondiale, l'oeuvre du compositeur québécois Maxime Goulet « La Symphonie de la tempête de verglas », suivie du grandiose et célébrissime Carmina Burana, de Carl Orff.

Ce grand concert-bénéfice en a mis plein les yeux et les oreilles aux spectateurs venus célébrer cette fin de saison très riche en événements musicaux. La Symphonie de la tempête de verglas, qui deviendra assurément une œuvre célébrissime, est composée de 4 mouvements, soient 1. La tourmente, II. Chaleur, III. Noirceur et IV. Lumière, et illustre parfaitement le drame climatique que les Québécois ont vécu en 1998. Dans le premier mouvement, on entend distinctement les gouttes de pluie qui tombent, qui s'amoncellent, allant jusqu'à former un rideau de pluie, puis la glace se forme sur les branches, celles-ci commencent à craquer puis à tomber un peu partout... C'est la tourmente... J'ai été subjuguée par l'infinie possibilité des instruments... Comment pouvait-on rendre autant de sons divers, tel un rideau de pluie, avec des instruments musicaux? L'effet est poignant et prégnant. L'éclairage illustrait également chacun des mouvements. La scène était éclairée de bleu lors du premier mouvement, La tourmente. Au deuxième mouvement, La chaleur, le rouge encerclait chaleureusement les musiciens. Ici, le compositeur a voulu rendre l'atmosphère de solidarité, d'aide réciproque, d'union et de chaleur humaine qui a caractérisé le comportement des Québécois face à l'adversité. On se rappelle que ceux qui avaient de l'électricité hébergeaient ceux qui en étaient privés; des centres d'hébergement étaient ouverts pour ceux qui ne pouvaient être hébergés chez des amis ou de la famille; on apportait des plats chauds à ceux qui ne pouvaient cuisiner...bref, tout le Québec était en mode « aide et collaboration ». A travers ces réunions obligées, plusieurs liens se sont formés et les Québécois ont facilement retrouvé le sens de la fête, qui les caractérise... Ainsi, plusieurs ont dansé des rigodons, se sont fait des party, ont cuisiné et dormi au pied du foyer de bois. Le compositeur Maxime Goulet a parfaitement illustré ces moments en incluant plusieurs airs de la musique traditionnelle québécoise. C'était vraiment amusant. Dans le troisième mouvement, La noirceur, tout est au ralenti. Les instruments sont comme en période d'hibernation, ne livrant qu'ici et là, quelques notes lancinantes et tristes. Le temps semble arrêté. On se rappelle que le travail et toutes les activités sociales étaient suspendus, à cette période. Chacun la traversait comme il le pouvait... Même la scène de la Maison symphonique était encerclée de noirceur, pour ce troisième mouvement... Enfin, la renaissance arrive avec le mouvement « Lumière ». Ici, l'éclairagiste a eu une idée de génie en éclairant la scène avec un spot de lumière à la fois, comme pour illustrer que l'électricité revenait maison par maison, secteur par secteur, lors de la crise du verglas. La musique ici est nettement plus gaie, les instruments s'en donnent à cœur joie, comme dans une fête. Enfin, toute la scène finit par être éclairée, les instruments jouent à leur pleine capacité; l'électricité, tout comme la joie et les activités quotidiennes, est revenue. Cette symphonie était tout simplement magnifique et illustrait parfaitement le thème traité, avec une créativité très originale, sortant des sentiers battus. Bravo Maxime Goulet!

Aline Kutan dans Le feu et la glace OCM

Enfin, le monumental Carmina Burana impressionne toujours par sa grandeur, sa magnificence, son magnétisme, la richesse de ses thèmes, le nombre de choristes et de musiciens sur scène, sa musique époustouflante et son refrain, reconnaissable entre mille... Sur scène, la soixantaine de musiciens chevronnés de l'OCM étaient dirigés par Maestro Alain Trudel; le chef de choeur de Laval est Dany Wiseman; celui des Petits chanteurs du Mont-Royal, Andrew Gray. Les solistes étaient Alice Kutan, une extraordinaire Soprano, le Baryton Hugo Laporte et le Ténor Antoine Bélanger.

Crédit photos: Steve Gerrard

Ce fut une soirée mémorable, où tous les éléments du succès étaient réunis. Quelle belle fin de saison! On a déjà hâte à l'an prochain!

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