«Bruissements du cercle» - Une soirée de musique expérimentale

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Aujourd'hui je me suis rendue pour la toute première fois dans un environnement d'expérimentation musical. Il y avait de la musique contemporaine, de l'électro-acoustique et de la musique improvisée. Le tout se déroulait à l'espace cercle carré et avait pour titre Bruissements du cercle. J'ai eu la chance de faire de belles découvertes sur ce nouvel univers musical qui m'était inconnu.

Espace Cercle Carré est un lieu de diffusion des arts vivants, contemporains, ainsi que des pratiques émergentes. C'est aussi une coopérative d'habitation dans laquelle on retrouve une communauté de gens dont 65 artistes et travailleurs culturels. Parmi ces artistes, plusieurs expérimentent chacun à leur façon leurs divers instruments de musique pour nous livrer lors de prestations quelque chose à saveur unique qui fait tout sauf dans l'ordinaire. En effet, sortir des sentiers battus, réinventer la musique, redécouvrir son instrument de musique. Pour expérimenter avec une telle aisance son instrument, il faut le connaître par coeur.

La soirée se divisait en quatre blocs bien distincts. Le premier était de la musique contemporaine, laquelle m’a séduite. C’est la pièce Match qui nous a été livrée de Mauricio Kagel pour les fanatiques de musique contemporaine. Elle avait pour but d’imiter un match de tennis au sein duquel les deux violoncellistes s’échangeaient la balle, alors que le percussionniste agissait en tant qu’arbitre. Ce sont les instruments qui jouèrent principalement les rôles des acteurs principaux grâce à leurs sons divers qui en émanaient. Ce fût drôle et léger. Les trois musiciens se sont bien prêtés au jeu.

Le deuxième bloc était constitué d’un saxophoniste, Jason Sharp. Nous avions l’impression de rester dans ce même univers de sports et de performances, puisque durant cette présentation, je réussissais fermement à croire qu’il imitait quelqu’un qui court et qui prend des pauses. En effet, nous pouvions très bien distinguer son battement de cœur, puisqu’un micro y avait été placé. Ce dernier agissait à titre de percussion ce qui ajouta encore plus de viande au morceau.

Le troisième bloc était constitué d’une flûtiste, Solomiya Moroz qui est aussi la co-directrice de l’événement. Elle nous présenta deux œuvres d’origine autrichienne d’où elle revenait d’un stage. Pour la deuxième œuvre présentée, elle était accompagnée d’une soprano manitobaine Sarah Kirsch, afin d’interpréter une pièce de Beat Furrer. J’avais par moment l’impression que les sons qui émanaient de la première prestation agissaient un peu comme un boomerang. Ils s’atténuaient puis s’amplifiaient. En ce qui concerne la deuxième pièce présentée, je dois souligner la chimie sonore et la complémentarité de Solomiya et de Sarah.

Finalement, pour le quatrième bloc, nous avons eu droit à une chorale bruitiste dirigée par Joane Hétue. Cette chorale est menée par l’initiative de la grande dame de la musique actuelle au Québec. Les choristes, quant à eux, sont parmi les plus novateurs, surprenants et iconoclastes de la scène montréalaise. On peut aussi y compter Gabriel Dharmoo, co-directeur de la série Bruissements du Cercle.
Durant cette performance, nous avons eu droit à des bruits de bouche, des épellations de mots et de phrases, des chuchotements, des airs chantés, etc. Ils nous ont même livré un petit clin d’œil au mouvement étudiant dans la phrase : « Chez nous, on était du monde simple, on n’en revenait pas que le gouvernement tapait sur nos enfants ». Je tiens également à souligner cette phrase poétique qui nous a été répétée à maintes reprises : « Où est-il donc ce rêve que nous avons fait d’une vie libre dans un espace harmonieux? »

Bruissements du Cercle est une série de spectacles expérimentaux sur la musique et les divers sons qui peuvent en émaner. Jeudi soir, hier soir, la soirée se déroulait à l’Espace Cercle Carré. Si vous voulez obtenir plus d’informations, je vous invite à visiter leur page facebook que voici : http://www.facebook.com/espace.cc

Gardez l’esprit ouvert et allez jeter un coup d'œil à la création pure et simple contagieuse.

De toute façon, comme le dit si bien ce proverbe : « L’esprit est comme un parachute, il ne peut fonctionner que s’il est ouvert » - Orson Welles