1re journée groovy pour Osheaga 2014 | Outkast - Chromeo - Foster The People - Flume

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Osheaga2014 - jour1- Foster The People - Outkast

Voir aussi : Osheaga 2014 Jour 1 : July Talk, Awolnation, Sam Roberts Band et Skrillex.

Foster The People

Le groupe de Los Angeles fut un match parfait pour le Festival se reliant à l’essence même de l’évènement : grand public, jovial, profilant du indie rock doublé de synthétiseurs et possédant un large bassin de succès. Le groupe s’inscrivait parfaitement dans la programmation de cette première journée couronnée de soleil au grand plaisir des fans rassemblés devant la Scène de la Rivière.

Les membres Mark Foster (d’où le nom du groupe), Mark Pontius et Jacob Fink accompagnés de Sean Cimino et Isom Innis lors des tournées, ont visité Montréal en 2012 lors de leur spectacle au canal Lachine et depuis ce jour, aux dires du chanteur, Mark Foster, ils n’entendaient plus parler que d’Osheaga : « You guys need to come to play at Osheaga! ». Ils ont donc répondu à l’appel deux années plus tard, manifestement très contents d’être présents à l’événement.

Jouant majoritairement les pièces de leur plus récent album, Supermodal, notamment leur single Coming Of Age, les membres de Foster The People savent être rassembleurs et méritent sans équivoque leur succès planétaire. Il faut dire qu’au moment d’entamer Call It Want You Want, de leur précédent album, Torches, la foule a eu comme un coup de fouet et l’énergie est montée d’un cran, pour ne plus redescendre. Bref, ce fut sans grande surprise, le coup de cœur de la journée qui donne envie de replonger dans leur discographie et ainsi prolonger l’été.

Flume

Flume est un jeune prodige australien qui a su rapidement se tailler une place parmi les grands de la scène électro, sans pour autant perdre sa signature originale. Une foule, compacte et surtout coincée dans l’espace limité qu’offre la scène Piknic Électronik, dansait avec l’énergie la plus intense que j’ai pu observer au cours de cette première journée. Il faut dire que Flume enchaine avec une aisance intuitive les morceaux d’électro savamment composés, n‘hésitant pas à mettre de l’avant ses plus récentes collaborations comme la reprise de Tennis Court de la jeune et tout aussi talentueuse chanteuse Lorde.

L’artiste a également performé dans le cadre de Coachella et à la suite de l’observation de ces deux performances, je vous garantis que Harley Edward Streten, de son vrai nom, a l’étoffe des grands. C’est aussi ce qu’en pensaient les festivaliers, allant même jusqu’à grimper sur les structures avoisinantes, pour attraper ne serait qu’une parcelle du DJ set flamboyant, planant, envoûtant, bref unique au talent de Flume.

Chromeo

Le duo bien de chez nous est en parfaitement communion et nous offre une performance parfaitement rodée et sans temps morts. Les ayant vu performer à Coachella plus tôt cette année, je peux vous affirmer que leur spectacle est en tout point semblable, ce qui manifestement contribue à la mise en scène réglée aux quarts de tour. Dès les premières vibrations des synthétiseurs du succès Night By Night, la foule amassée au-devant de la Scène Verte s’est fait aller les hanches, car c’est bien connu il est impossible de résister à l’énergie entrainante de Chromeo, rois du disco mis au goût du jour, résultant d’un électro-funk bien sentit avec un côté kitsch bien assumé.

Je crois que la véritable magie de Chromeo se manifeste à son meilleur après la tombée du jour et qu’au moment de jouer en fin d’après-midi, mais toujours sous un soleil bien présent, ni l’énergie du duo, ni l’énergie de la foule étaient à leur apogée. Au moment, d’interpeler la foule en alternant français et anglais, pour bien démontrer leur origine, Dave 1 et P-Thugg n’obtenaient pas le retour vocal auquel ils s’attendaient. Ils ont dû se reprendre à plusieurs fois avant de recevoir une réponse assez dynamique pour passer à la prochaine chanson. Disons que Chromeo ne révolutionne pas la mise en scène, mais il fait toujours bon de se dégourdir les membres en leur présence.

Outkast

Ce fut le grand retour de ce duo hip-hop mythique qui se réunissait sur scène après une pause de 10 ans et célébrant par le fait même leur 20e anniversaire depuis la sortie de leur premier album, Southernplayalisticadillacmuziken en 1994. Pour retrouver la scène, le duo, composé d’André 3000 et de Big Boi, s’est offert la tournée de grands festivals d’Amérique du Nord, notamment Coachella cet avril, offrant un spectacle qui n’était pas tout à fait au point. Heureusement, dès leur entrée sur scène hier soir à Osheaga, on note que la tournée a su faire d’eux des acolytes bien rodés.

Puisant dans l’ensemble de leur répertoire, les rappeurs ont su faire revivre la pureté hip-hop de leurs débuts avec les pièces Aquemini, Rosa Parks, Back of the Bus… sans pour autant bouder le succès qui a su les propulser au-devant du grand public, l’anthem Hey ya! chanté à tue-tête par les festivaliers. D’ailleurs à ce moment, Big Boi se retira de scène pour laisser la place à une dizaine d’adolescentes vêtues de shorts en jeans tailles hautes (l’élément mode par excellence des jeunes festivalières) pour venir se déhancher au rythme du Heyyyyyy ya! C’est ainsi que le clash générationnel se fait le plus ressentir. André 3000 lui-même n’a pu s’empêcher de relever l’incongruité en posant la question aux jeunes dames : « How old are you? You seem like you are 10 years old. » Eh oui, car voilà la majorité de la foule rassemblée devant la scène de la Rivière, n’était pas en âge d’apprécier l’époque où la formation Outkast débutait dans le monde du rap. Ce qui a eu, par moment, l’effet de ralentir la cadence du spectacle. Le duo, visiblement nostalgique, enchainait de trop longues périodes de vieux succès, remerciant à plusieurs reprises les fans qui étaient là depuis le début, mais qui malheureusement étaient loin de composer la majorité de la foule. Néanmoins, hormis le fait qu’ils auraient dû revoir la setlist pour mieux s’adapter au rajeunissent de leur public, le groupe possède assez de bombes musicales pour tenir en haleine les festivaliers qui amassés par milliers ont su rester durant le spectacle entier pour savourer les pièces populaires comme Roses, Ms. Jackson et The Way you move.

Moment fort du spectacle : les projections holographiques durant la performance solo d’André 3000 qui ravivait les meilleurs morceaux de son opus The Love Below. Les projections furent si réelles qu’on en oubliait qu’il s’agissait de femmes nues aux corps idylliques pour être complètement absorbé par la magie de la technologie.

Commentaire - J’adore le festival, mais je crois que rendu à la 9e édition, Osheaga est victime de son propre succès. Ce qui comporte du bon et du mauvais. Le côté positif est que le Festival a su s’inscrire parmi la lignée des grands évènements comme Coachella et Lollapalooza, placant ainsi l’évènement sur la map des touristes autant de l’Ouest du Canada que de nos voisins du sud les États-Unis. Or, pour cette même raison, le site de l’île Sainte-Hélène déborde d’une foule plus populaire que connaisseuse, dont la majorité est venue vivre « l’expérience Osheaga » et non pour se concentrer sur l’appréciation des artistes en performances musicales. Ceci se manifeste notamment avec une bande de jeunes filles complètement hystériques qui dansaient du pole dance en pleine heure de pointe dans le métro. Je pari que si vous leur demandiez quels groupes elles avaient hâte de voir, elles auraient de la difficulté à vous nommer les têtes d’affiche. Nonobstant, l’organisation du Festival fait de son mieux pour offrir une circulation fluide sur le site, offre des points d’eau (commandité par Aldo) et des aires de repos afin d’offrir la meilleure expérience possible. Après ce que les gens en font ce n’est pas de leur ressort.

Notre couverture complète d'Osheaga 2014 ici : http://patwhite.com/osheaga

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