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Les Québécois aiment lire. Ils ont besoin de lire. La preuve : en pleine année pandémique, le grand public a acheté 18% de plus de livres dans les librairies indépendantes de la province en 2020. Question de poursuivre sur cette belle lancée, voici 15 titres à surveiller parmi les centaines de petites merveilles que publieront les plumes québécoises au cours de l’hiver et du printemps 2021.
Par Samuel Larochelle
La désiderata – Marie-Hélène Poitras (Alto) – 6 avril
Enfin, c’est le mot qui nous vient en tête en découvrant la nouvelle parution de l’auteure de Griffintown, fabuleux roman récompensé du Prix France-Québec en 2013. Après avoir exploré l’univers réaliste des cochers du sud-ouest de Montréal, Poitras invite les lecteurs dans une contrée imaginaire peuplée de secrets. Un espace où les pères nourrissent le silence et entretiennent une dynamique fort particulière avec les désideratas, des femmes au destin tragique. On a extrêmement hâte de plonger dans cet univers lyrique!
Le monde d’après – Jean-Philippe Baril Guérard (Éditions de ta mère) – 27 avril
Ayant à son actif trois coups de circuit en trois romans (Royal, Manuel de la vie sauvage, Sports et Divertissements), l’auteur, comédien et metteur en scène revient dans l’actualité littéraire. Continuant d’utiliser sa plume pour tailler en pièces un domaine professionnel à la fois, avec un ton caustique aussi singulier que jouissif, il s’intéresse cette fois à un homme dont le métier consiste à faire rire des inconnus cinq fois par semaine pour combler son besoin d’amour et d’attention. Un mode de vie dans lequel il semble s’épanouir, jusqu’à ce qu’il tente de conquérir une spectatrice qui ne ressemble en rien aux autres.
Wapke – Collectif dirigé par Michel Jean (Stanké) – 5 mai
Encore porté par le Prix France-Québec 2020 décerné à son roman Kukum, vendu depuis à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, l’écrivain et lecteur de nouvelles, Michel Jean, continue d’explorer les réalités autochtones. Pour ce recueil, il a invité une quinzaine d’auteurs et d’autrices de diverses communautés à utiliser le genre de la dystopie pour réfléchir à des thèmes sociopolitiques brûlants d’actualité.
La fille d’elle-même – Gabrielle Boulianne-Tremblay (Marchand de feuilles) – 25 février
Deux ans après la parution de son magnifique recueil Les secrets de l’origami (Del Busso) et quatre ans après être devenue la première femme trans de l’histoire à être finaliste comme meilleure actrice de soutien aux Prix Écrans canadiens, pour son rôle dans le film Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau, Gabrielle Boulianne-Tremblay publie son premier roman. Une quête identitaire sensible avec le fleuve salé en trame de fond.
Tout écarquillées - Marie-Eve Bourassa (VLB) – 5 mai
Si vous n’avez pas encore découvert la plume haletante et élégante de Marie-Eve Bourassa, à qui l’ont doit la trilogie Red Light, dont le premier tome lui avait valu le prix Arthur-Ellis du meilleur roman policier publié en français au Canada en 2017, il est grand temps de remédier à la situation. Toujours aussi habile pour marier les histoires d’époques aux crimes intrigants, elle catapulte les lecteurs dans les années 70, en plein Québec love.
La scène de Maya – Isabelle Arsenault (La Pastèque) – mars
Comment pourrions-nous passez à côté d’une nouvelle offrande littéraire de l’illustratrice et autrice Isabelle Arsenault? Mettant en vedette les personnages de la bande du Mile End pour la troisième fois, la créatrice s’intéresse tout particulièrement à Maya, jeune dramaturge qui adore voire ses amis donner vie aux histoires qui foisonnent dans son imagination. Les choses vont toutefois déraper quand ses acteurs voudront exprimer leurs idées et qu’elle tentera de tout contrôler.
La patience du lichen – Noémie Pomerleau-Cloutier (La peuplade) – 4 mars
Trop peu nombreux sont les Québécois et les touristes qui s’aventurent sur la Basse-Côte-Nord, au-delà de la route 138. Pourtant, ceux qui ont vécu l’expérience portent en eux des paysages et des visages impossibles à effacer. Originaire de la Côte-Nord, Noémie Pomerleau-Cloutier est allée à la rencontre des communautés innus, francophones et anglophones, accessibles uniquement par les airs, l’eau ou la glace, à différentes saisons, afin de témoigner de leur territoire, de leurs histoires et de leur point de vue sur le monde, en puisant au cœur de sa propre poésie.
Petits marronnages – Kaie Kellough (Boréal) – 9 février
Poètes, banlieusards, musiciennes, agents secrets, domestiques, révolutionnaires, historiennes et autostoppeurs sont autant de personnages que d’histoires qui se succèdent pour faire échos aux diasporas caribéennes et africaines. Salué par la critique lors de sa parution en anglais, le recueil traduit par Madeleine Stratford est l’œuvre d’un auteur né à Vancouver, élevé à Calgary, mais établi à Montréal depuis des lunes.
Un pont entre nos vérités – Vania Jimenez (Druide) – Mai
Cette saga familiale, qui téléporte les lecteurs sur trois continents et sur une période de deux siècles, a pris naissance dans l’esprit de Vania Jimenez, il y a plus de six ans. Dans ce nouveau livre, elle raconte le destin d’une femme qui cherche à replanter ses racines au Québec en pleine Révolution tranquille, après avoir quitté l’Égypte. Devenue à la fois médecin et mère de sept enfants, presque huit, elle lève le voile sur les bouleversements émotifs, sociaux et politiques qui l’habitent des années après avoir quitté son pays natal.
Va me chercher Baby Doll – Lucie Lachappelle (XYZ) – 17 mars
Tour à tour recherchiste à l’ONF, consultante en communications, enseignante et écrivaine, Lucie Lachapelle s’intéresse au sort de Cartouche, une ex-prisonnière qui s’est terrée dans une cabane en forêt, en Abitibi-Témiscamingue, jusqu’à ce que Manouche, une ex-prostituée qu’elle a rencontrée en prison et qui se meurt d’un cancer, lui écrive pour lui demander de retrouver sa fille, Baby Doll, une jeune femme ayant ses habitudes dans un quartier glauque de la capitale ontarienne.
Le Roitelet – Jean-François Beauchemin (Québec Amérique) – 19 janvier
Figure incontournable du paysage littéraire québécois depuis plus de deux décennies, Jean-François Beauchemin explore ici la relation fusionnelle entre deux frères, dont l’un vit avec la schizophrénie et l’autre gagne sa vie comme écrivain, en inventant des mondes.
Moi et ma fascination du moi – Stéphane Girard (Éditions de ta mère) – 23 février
Cet essai sur les figures du narcissisme dans la culture populaire explore une panoplie d’œuvres comme les chansons de Taylor Swift et de Kanye West, les selfies de Kim Kardashian et du musclé Marc Fitt, les mèmes de l’instagrammeur Mr Left Hand, les séries Girls et The Comeback, ainsi que la téléréalité The Real Housewives of New York. Son objectif : mieux comprendre l’ère du je-me-moi et déconstruire les idées reçues à son sujet.
Un café avec Marie – Serge Bouchard (Boréal) – 2 mars
Lauréat du Prix littéraire du Gouverneur général, homme de radio, chroniqueur et essayiste, Serge Bouchard n’a plus besoin de présentation. Cet hiver, il propose soixante-dix textes brefs, sous forme de micro-essais, qu’il a d’abord lus au micro d’Ici Première. Ses fidèles auditeurs et tous les autres pourront savourer les mots qu’il a soigneusement choisis pour rendre hommage à sa compagne aujourd’hui disparue et poursuivre son exploration du quotidien, du passé et de la nature qui nous enveloppe.
Non, je ne mourrai pas – Jean Désy (Mémoire d’encrier) – 18 janvier
Est-ce un poème conté? Un roman-poème? Peu importe, l’auteur Jean Désy parle de son nouveau livre comme de la plus vaste et de la plus intense entreprise poétique de sa vie. Rien de moins! Au fil des mots, on découvre une histoire de mort au Nunavik. On fait connaissance avec un aventurier blessé et soigné par une communauté du Nord. Et on explore avec lui son rapport à la mort, à la vie et à l’amour.
Mister Big ou la glorification des amours toxiques – India Desjardins (Québec Amérique) – 6 avril 2021
Après avoir publié des romans pour adultes et pour ados, écrit des bandes dessinées et un album, voilà que India Desjardins continue de prouver son extrême polyvalence avec un livre dans lequel elle se questionne sur l’influence de la fiction dans notre façon de voir le monde, et plus précisément de percevoir les relations amoureuses. Pour ce faire, elle décortique la relation entre Carrie et Mister Big, deux piliers de la télésérie culte Sex and the city, qui aura une suite sous peu.
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